PHAKT – Centre culturel Colombier
Du 10 novembre au 15 décembre 2017
Vernissage, jeudi 9 novembre à 18h30
Kader Attia, Bertille Bak, Estelle Chrétien, Miguel Costa, Ruth Ewan, Morgan Fortems, Clarisse Hahn, Guillaume Robert, Liv Schulman.
« Etres luminescents, dansants, erratiques, insaisissables. […] Les lucioles, il ne tient qu’à nous de ne pas les voir disparaître. » (1)
Dans son ouvrage La survivance des Lucioles, Didi-Huberman s’oppose à la pensée contemporaine récurrente selon laquelle le monde contemporain aurait détruit l’expérience, annihilé les sens. Remployant l’image de la disparition des lucioles formulée par Pier Paolo Pasolini en 1975 (2) en référence à l’innocence perdue, la génocide perpétré contre l’expérience humaine, il tente de développer une théorie optimiste dans laquelle des lueurs du contre-pouvoir persistent. Cherchant l’espace des ouvertures et des « malgré tout », il s’agit de se donner les moyens de trouver les lucioles porteuses de résistance qui réapparaissent toujours quelque part sous de nouvelles formes.
Il y a urgence à créer de nouvelles visions, inventer des stratégies qui ouvriront sur des solutions alternatives pour l’avenir du monde. Il y a un droit inaliénable à la désobéissance qui nous oblige à penser ensemble des espaces de résistance pour réinventer notre quotidien.
Cette exposition collective rassemble des artistes et œuvres qui, avec irrévérence, déploient des formes de résistances permettant d’élargir les conditions du réel. Entre insoumission et désobéissance, émeutes et slogans, les œuvres présentées ne se résignent à rien. L’exposition propose un espace de liberté, indocile et récalcitrant contre le cynisme et le désœuvrement permanent. Insistances, impertinentes, des voix décalées s’élèvent.
Dans la durée de l’exposition, des soirées et actions de micro-résistances sont organisées.
* Paul Verlaine, Cauchemar – Poèmes Saturniens, Paris, 1866.
(1) Georges Didi-Huberman, Survivance des lucioles, Paris, Minuit, 2009.
(2) Pier Paolo Pasolini, Lettre à Franco Farolfi, Bologne, janvier-février 1941
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