Exposition au HubHug, 2016.
Envisager la création comme un terrain de jeu collectif, un enrichissement duquel peut naître une multitude de propositions mêlant les genres, médiums et identités. Pour ce deuxième opus de l’exposition Parties, le statement reste le même : réaliser un travail collectif. De nouveaux artistes, diplômés eux aussi de l’EESAB – site de Quimper, ont rejoint l’aventure. Échanges, emprunts, repentis, transformation de son propre travail : autant de manières de faire le collectif et de faire de l’inachevé une modalité inhérente à l’œuvre.
Certains artistes poursuivent leur recherche en en modifiant sa représentation tels que Pierre Budet et Charlotte Caro qui évoquent toujours le rassemblement, à travers les symboles funéraires ou encore Julie Bonnaud et Fabien Leplaë qui, en mêlant leur pinceaux à deux machines à dessiner, juxtaposent production mécanique et réalisation à la main et s’inspirent des thèmes de la bibliographie et de la citation. D’autres offrent à leurs œuvres de nouvelles modalités d’existence. Les pylônes de Camille Guillard se meuvent en voûte en pierres et béton qu’elle travaille à la main, renouvelant ainsi son intérêt pour les gestes. Le socle de Coralie Mézière se matérialise en papier marbré et se démultiplie dans l’espace d’exposition formant un espace architectural original. Le soir du vernissage, ils accueillent la performance de Morgane Besnard qui dialogue avec certaines œuvres de l’exposition.
Romain Bobichon, Marie L’Hours et Manoëla Prates collectent des matériaux chacun de leur côté puis, lors de séances d’ateliers, ils assemblent, plient, collent, peignent. La forme finale de l’œuvre prend forme lors de l’accrochage. C’est également le protocole suivi par Léa Bénétou qui, dans ses deux peintures sur bois et béton, s’essaie à la peinture tout en représentant des motifs architecturaux chers à sa pratique artistique.
Suite à la première édition, de nouveaux duos et trios se sont constitués tels que Frank-Olivier Martin et Julien Duporté qui se sont rassemblés pour faire dialoguer le croquis à l’encre de Chine et la sérigraphie. Les pavés de Julien Duporté sont repris, composés et décomposés pour réaliser un motif complet et une multitude de possibilités.
Par la transgression des genres, l’envie d’expérimenter, de partager et d’éprouver l’autre, les vingt-et-un artistes présentés produisent des œuvres qui résultent de leurs interactions. Ils provoquent le renouvellement des formes, l’instabilité, la transformation permanente.
Doriane Spiteri